Le Conseil municipal de la Ville de Grenoble, réuni le 5 février, a adopté une « délibération-cadre » sur le projet local d’une « Sécurité sociale de l’alimentation ». Les détails du projet ne sont pas encore connus, mais les grandes lignes de cette initiative, et quelques précisions nouvelles, ont été présentées et votées
Les premières annonces officielles sur un projet de Sécu de l’alimentation dans la commune de Grenoble datent du début de l’année 2023, à l’occasion de la présentation du « Bouclier social et climatique ». Le dispositif concret et précis n’est pas encore connu et son lancement ne devrait pas avoir lieu avant la fin de l’année 2024. La « délibération-cadre » présentée, discutée et adoptée par le Conseil municipal avait pour but d’entériner la décision de la Ville de Grenoble de mettre en place une telle initiative locale.
La vidéo de l’enregistrement officiel du Conseil municipal permet de visionner la présentation de la délibération (une quinzaine de minutes), par Salima Djidel et Antoine Back, puis le débat et le vote (environ une heure au total).
La présentation de la délibération confirme que, chaque année, 1,4 million d’euros sera consacré à cette manière novatrice d’agir dans le but d’assurer un accès de toutes et tous à une alimentation de qualité. Le choix de mettre en place une « caisse » qui pourra percevoir des « cotisations » et redistribuer un « forfait » pour prendre en charge une partie des dépenses d’alimentation des habitantes et habitants a été aussi confirmé.
Quelles sont les précisions nouvelles apportées ?
Il a été précisé d’abord que cette « caisse » serait portée par une association régie par la loi de 1901, dont le pilotage serait assuré par les principaux acteurs impliqués dans le projet. Elle pourra percevoir les « cotisations » des Grenobloises et Grenoblois, mais également des subventions publiques et des financements privés.
La redistribution aux habitantes et habitants prendra la forme d’un « forfait » qui pourra être utilisé dans des lieux qui auront été « conventionnés » par une « assemblée ». Des précisions ont été données sur les différents types de lieux qui seront de lieux de vente (magasins et marchés de plein vent), mais aussi des restaurants.
L’élu Antoine Back, chargé de la stratégie alimentaire, a beaucoup insisté sur la manière « partenariale » dont le projet concret sera élaboré, puis mis en œuvre dans le cadre d’une association. Selon lui, une initiative locale de Sécurité sociale de l’alimentation constitue une « innovation sociale » qu’il présente ainsi : « ni politique publique, ni initiative privée ; si l’on devait caractériser la forme de cette innovation à Grenoble, sans doute pourrait-on parler de PPC, c’est-à-dire de Partenariat Public Commun. Et comme tout travail partenarial, l’initiative locale de Sécurité sociale de l’alimentation exige d’établir et d’entretenir la confiance entre toutes les parties prenantes, de ménager les impatiences (parfois), de gérer les frustrations (souvent), de conserver les exigences de résultats (toujours) et de formuler des compromis honorables ».
Aucun calendrier précis n’a été exposé, ni de budget détaillant les différents postes de recettes et dépenses, outre les sommes redistribuées aux habitantes et habitants ; ce que des élu(e)s des autres groupes politiques du Conseil municipal ont relevé et déploré.
Depuis la mi-janvier, des groupes de travail ont en fait commencé à se réunir et à travailler pour que les différentes personnes et structures qui seront amenées à élaborer et mettre en place le dispositif concret soient bien identifiées et commencent à discuter et agir sur ce mode « PPC » affiché et souhaité par la Municipalité de Grenoble.
Il s’agit aussi de mettre en place « l’assemblée » qui décidera de manière démocratique quels seront les différents lieux de vente et restaurants concernés par le projet.
