Depuis 2019, une dizaine de collectivités territoriales et d’organismes travaille à l’élaboration des grandes lignes d’un plan d’actions concernant l’alimentation et l’agriculture dans la région de Grenoble. Zoom sur les principaux objectifs
Mise à jour : 23/01/2024
Imaginer le « futur souhaitable » à l’horizon 2050 et mettre en place les moyens et actions pour le concrétiser : voilà le grand objectif du « Projet alimentaire inter-territorial » (PAiT). Le travail prospectif a abouti pour l’instant à la définition de grandes orientations et de lignes directrices plus précises et concrètes.
Ce Plan Alimentation est un PAT : un projet alimentaire territorial. Il s’agit d’un dispositif instauré par une loi de 2014, qui permet et encourage les acteurs d’une zone géographique à se fédérer et coopérer pour transformer les manières de produire et de consommer pour aller vers une alimentation plus locale et meilleure pour la santé. Le PAT de la région de Grenoble a été labellisé en 2020 par le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation.
Le territoire et les partenaires du PAT
La zone géographique concernée est assez vaste. Elle couvre environ 300 communes et rassemble plus de 800 000 habitants.
Les six collectivités territoriales impliquées, qui coopèrent, sont :
– la Ville de Grenoble ;
– la Métropole Grenoble-Alpes ;
– au sud de la Métropole, la Communauté de communes du Trièves ;
– à l’est, la Communauté de communes du Grésivaudan ;
– au nord-ouest, la Communauté d’agglomération du Pays Voironnais ;
– au sud-ouest, la Communauté de communes de Saint-Marcellin Vercors Isère.
S’y ajoutent :
– les Parcs naturels régionaux du Vercors et de Chartreuse, et l’association Espace Belledonne, c’est-à-dire les trois massifs montagneux qui entourent Grenoble ;
– la Chambre d’agriculture de l’Isère, qui représente les mondes agricole et forestier, défend leurs intérêts et accompagne professionnellement les entreprises et salariés de ces secteurs grâce à de nombreux services ;
– le réseau des Conseils de développement, qui sont des instances de représentation de citoyens engagés localement.
Le « Collectif autonomie alimentaire de la région de Grenoble et ses environs » avait été, au départ, un des partenaires du PAiT. Regroupement d’associations actives surtout dans l’agriculture urbaine et la transition écologique, il n’existe plus depuis 2021.
Pour visualiser une carte : voir le lien en fin d’article.
Cet automne 2023, les partenaires du PAiT sont en train d’adopter formellement les grandes lignes du plan d’actions défini, à l’exception de la Communauté de communes du Trièves qui ne le votera pas, l’estimant trop ambitieux. Ensuite, chacun élaborera et mettra en œuvre des actions adaptées aux spécificités de son territoire géographique, en respectant le « scénario souhaitable » commun.
Quelles sont les grandes orientations ?
L’objectif général est d’aller vers une alimentation plus saine, plus locale, et plus végétale, en développant des pratiques agricoles davantage écologiques.
Plus précisément, il s’agit :
– de permettre un accès de tous à une alimentation locale de qualité ;
– de produire plus pour que la région de Grenoble soit davantage autonome en matière d’alimentation ;
– pour cela, de préserver les fermes et les emplois dans le secteur agricole ;
– de préserver les terres agricoles et les zones d’alpage ;
– de maintenir l’élevage d’animaux (vaches, porcs, poules pondeuses), notamment les vaches laitières en montagne, qui passent l’été dans les alpages.
Quelles productions agricoles augmenter ?
Pour les animaux : augmenter la production de poulet de chair.
Pour les productions végétales :
– doubler les surfaces de production de fruits (en dehors des noix, spécialité locale) ;
– tripler les surfaces de légumes ;
– quadrupler les surfaces de légumes secs.
Quelles évolutions des comportements alimentaires ?
L’objectif est de faire évoluer les pratiques alimentaires afin que 90 % des mangeurs consomment peu ou pas de viande, avec :
– 30 % de végétariens ;
– 60 % de personnes qui consommeraient occasionnellement (2 ou 3 fois par semaine) de la viande et des produits animaux (ce sont les « flexitariens »).
À l’horizon 2050, ce sont donc les contenus des assiettes des habitantes et habitants qui doivent le plus changer !