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Premiers semis à la ferme Mille Feuilles

Au soleil et par un vent très fort, une vingtaine de personnes sont venues participer au semis : habitantes et habitants venus en voisin(e)s du quartier des Granges d’Échirolles ou de la place des Géants de Grenoble, élu(e)s et salariées des collectivités territoriales qui soutiennent le projet (Ville de Grenoble et Métropole de Grenoble-Alpes).
Elles ont été accueillies et conseillées par les deux maraichères (Isabelle Robles et Fantine Kambouchner) et le maraicher (Pascal Aspe, nouvellement arrivé, après une quinzaine d’années au Centre écologique Terre vivante) de la coopérative Mille Pousses.

La veille, jeudi 15 mai, le terrain jusque-là couvert d’herbes a été préparé pour le semis. Un agriculteur de Moirans est venu en tracteur et avec une herse pour simplement retourner la terre sur 25 cm de profondeur dans deux parcelles du terrain : l’une au nord, l’autre au sud. Celle du sud a été ensuite recouverte de bâches espacées, laissant découvertes de longues et minces bandes de terre où planter les graines de courges.
Dans la parcelle au nord du terrain, une première serre-tunnel sera montée en juillet, une seconde en septembre. Un bâtiment sera construit dans la zone au centre laissée enherbée, mais pas avant 2026. Des locaux de type Algeco seront installés en attendant la construction de la ferme.
Dans les semaines qui viennent, le terrain va être clôturé. Il restera cependant toujours possible, en journée, d’y accéder et de le traverser quand les maraichères et maraichers seront présents.
Le terrain appartient à la Ville de Grenoble, mais il est situé à cheval sur les communes de Grenoble et Eybens, et à la limite d’Échirolles. C’est un long rectangle, d’environ 200 mètres sur 70 de large, soit deux terrains de rugby. Pendant une trentaine d’années (1936-1967), l’aérodrome de Grenoble fut situé dans cette zone géographique, alors entourée de terres agricoles.

Alors que Mille Pousses produit surtout des micro-pousses pour les restaurants, le deuxième site de production, baptisé Mille Feuilles, va permettre de cultiver surtout des légumes (mais pas que des légumes-feuilles : toutes les variétés) et des fruits (petits fruits rouges et arbres fruitiers). Une partie de la production sera vendue aux restaurants, l’autre sera commercialisée en vente directe aux habitantes et habitants des quartiers alentour.
Comme les courges semées vendredi, les légumes commenceront à être récoltés à l’automne.
Pour l’instant, ni eau ni électricité dans ce terrain. Grâce aux bâches, qui vont limiter l’évaporation, et à la pluie qui doit tomber la semaine prochaine, les graines de courges devraient pouvoir germer, puis des racines pousser en profondeur, et des tiges et plants se développer. Les courges supportent en général assez bien la sécheresse.

Mille Feuilles, par son rattachement à Mille Pousses, sera une structure d’insertion professionnelle, qui permet à des personnes en recherche d’emploi de reprendre une activité à temps partiel et de découvrir de nouveaux métiers. Les embauches commenceront en septembre.
Dès cette première séance collective de semis, un candidat habitant à proximité a remis son CV !
C’est bien un des buts de ces nouvelles fermes implantées en zone urbaine et dans les quartiers populaires. L’ANRU (agence nationale pour la rénovation urbaine) soutient fortement le projet dans le cadre d’un programme bien nommé « Quartiers fertiles ».
À l’échelle de la commune de Grenoble et de la Métropole, il s’agit surtout de préserver de petits espaces d’activités agricoles et écologiques, dans des zones d’habitat et d’activités économiques très denses. Comme rien n’a été cultivé sur ce terrain depuis de nombreuses années, Mille Feuilles a déjà son label d’agriculture biologique !

Pour suivre l’avancement du projet sur le Site Internet de la coopérative Mille Pousses : cette page.
Cette ferme urbaine prend place dans un vaste projet de réaménagement du sud de la Métropole : « GrandAlpe ».

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A propos de l'auteur

Anne Veitl