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Les œufs solidaires du Gua

Le Chant du coteau est une des fermes présentes au marché fermier Flaubert, lancé à Grenoble au printemps 2024 par les associations La Bifurk et Cultivons. Le 10 janvier, c’est la reprise, désormais tous les vendredis en fin d’après-midi à partir de 16 h 30 sur le parvis de La Bifurk, au début de la rue Flaubert. Rencontre avec Magali Barengo qui a créé Le Chant du coteau, un élevage de poulettes et poules pondeuses, en agriculture biologique

Une des originalités du marché Flaubert concerne la tarification solidaire des produits en vente directe par les différentes fermes présentes. Chaque produit a trois prix :
– un prix d’équilibre fixé par le producteur ;
– un prix réduit correspondant à 80 % du prix producteur ;
– un prix de soutien au marché, 110 % du prix producteur, le supplément allant dans un pot commun qui sert ensuite à compenser, pour chaque ferme, les prix réduits accordés.
La solidarité existe donc à deux niveaux : entre les clients et entre les fermes.

Les clients choisissent eux-mêmes, sans justificatif à fournir, un des trois prix. Cela leur permet de s’approvisionner en œufs bio et locaux pour 40 centimes l’unité, pour le tarif réduit.
Où sont produits les œufs du Chant du coteau ?

« Bonjour Magali, nous nous rencontrons pendant le marché Flaubert. Votre ferme est située où ?
Elle est dans la commune du Gua, au sud de Grenoble.

C’est à la campagne ?
Il s’agit d’une ferme traditionnelle, à la campagne, où je me suis installée en 2023. C’est un vieux corps de ferme historiquement utilisé pour des vaches. J’ai un gros travail, en cours, pour tout retaper et installer des poulaillers.

Vous êtes présente sur d’autres marchés ?
Pour l’instant, j’ai démarré avec ce marché, puisque la ferme est fraîchement créée, en 2023. Les premiers œufs ont été vendus en 2024. Je fais surtout des livraisons, avec un système d’abonnements pour les clients (des particuliers et des restaurateurs), essentiellement dans le Sud grenoblois.

Vous avez commencé avec combien de poules ?
Avec 130 poules et, progressivement, je vais développer.

Avec quel objectif ?
En ponte d’œufs, à terme, il y aura deux poulaillers de 150 poules chacun, en rotation afin d’avoir une continuité de production toute l’année. Avec deux poulaillers, j’aurai des poussins dans l’un, et des poules en ponte dans l’autre. Pendant ses vingt premières semaines, le poussin ne fait pas d’œufs et les calibres sont petits quand on démarre.
Je garderai les poules sur la ferme pendant 18 mois et après je les réforme car elles ne sont plus suffisamment productives à des fins commerciales. Quand on arrête un poulailler, on a l’obligation de faire un vide sanitaire, de tout bien nettoyer. Le bâtiment est inoccupé pendant un mois, un mois et demi.
Actuellement, mon premier lot de poules est toujours en ponte.

C’est tous les jours un œuf par poule ?
Oui, une poule fait normalement un œuf par jour, avec des périodes de creux, notamment lors des attaques de prédateurs qui stressent les poules.

150 poules, c’est beaucoup ?
C’est peu, c’est un petit élevage. On est très loin des milliers de poules des élevages industriels.

Votre objectif est de rester petit ?
Mon objectif est d’en vivre. Et pour en vivre, il faudrait plus de 300 poules. Mais j’ai diversifié mes activités : avec la production et vente de noix, et avec l’élevage de poulettes jusqu’à ce qu’elles aient l’âge de pondre. Je les vends à des particuliers ou à des professionnels, par exemple à des maraîchers qui ont besoin de petits lots de poules, car pour eux c’est un appoint.
Cela me permet de ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier…
Il faut vraiment sécuriser.

Quelle est la race des poules ?
Ce sont des Grises du Vercors, qui sont moins productives que d’autres au niveau ponte. Mais cela a du sens de préserver les races locales.

Des poules Grises du Vercors (source photo : page Facebook du Chant du coteau)

La race de la poule a un impact sur le goût des œufs ?
Je ne saurais vous dire…
D’après les retours des clients, le jaune serait plus gros comparativement aux autres œufs (Note de la rédaction : ce fut le cas pour ceux que j’ai mangés, en œufs durs). L’œuf est généralement aussi d’un calibre plus gros.

Quels sont les objectifs concernant l’élevage des poulettes futures pondeuses ?
Également 2 fois 150 poules qui restent sur la ferme, et 400 qui partent chez des particuliers ou des agriculteurs à la recherche de petits lots de poules bio. Donc un total de 700 poules.

Il faut beaucoup d’espace ?
Oui, mais un peu moins pour les poulettes qui restent moins longtemps, car une fois en ponte elles sont vendues.
La prochaine étape est l’installation de nouveaux poulaillers qui seront des bâtiments mobiles. Ce seront de petites cabanes installées autour de la ferme. Cela permettra de les déplacer là où il y a de l’herbe verte. C’est nécessaire car les poules grattent et abîment le sol. Il y a un risque d’infestation par des parasites. Les poules seront en meilleure forme en changeant régulièrement d’endroits dans les terrains entourant la ferme ».

oYez ! viendra photographier ces cabanes et la ferme quand tout sera aménagé !

Pour suivre l’actualité de la ferme : sa page Facebook.

Entretien réalisé le 1er novembre 2024
Photo en haut : oYez !

A propos de l'auteur

Anne Veitl