La Métropole de Grenoble lance cette semaine une nouvelle campagne de sensibilisation sur le rôle de l’alimentation dans les dérèglements du climat. Son originalité : que les habitant(e)s deviennent eux-mêmes des « ambassadeurs » des transformations vers de nouvelles manières de cuisiner et de s’alimenter. Zoom sur les dates et les modalités concrètes
Mise à jour du 31 mai : les pique-niques du 1er juin sont annulés en raison de la météo, mais il y aura un stand de la Métropole à la Fête champêtre d’Eybens, l’après-midi
La campagne de communication et d’actions devrait être lancée samedi 1er juin (s’il ne pleut pas trop) par deux pique-niques, l’un à Meylan (parc de l’île d’amour), l’autre à Eybens (parc des Ruires). Elle devrait durer six mois et vise autant les professionnels de ce secteur d’activité que les habitant(e)s. Il s’agit d’une des suites de la Convention citoyenne sur le climat organisée en 2022, qui avait abouti à un ensemble de recommandations.
Intitulée « Débats pour le climat », la campagne 2024 en direction des habitant(e)s a pour objectif de former des ambassadeurs et ambassadrices sur la question des liens entre alimentation, santé et climat, puis de leur demander d’organiser un apéritif (ou un goûter) au cours duquel ils vont transmettre à leurs voisin(e)s, leurs ami(e)s, leurs collègues de travail et/ou leur famille, des infos et de bons conseils pour changer leurs manières de s’alimenter.
Pour les habitant(e)s de la Métropole, le calendrier, après le lancement du 1er juin, prévoit :
– des temps de formation en juin-juillet (le 14 juin ou le 3 juillet), puis en septembre (le 12 ou 16) ;
– pendant l’été, des contacts directs avec les agriculteurs, des ateliers de cuisine, des visites de marchés ;
– puis, entre septembre et novembre, l’organisation d’un apéro ou goûter avec leur entourage.
Les changements attendus dans les manières de s’alimenter visent :
– une alimentation avec moins de viande, mais de meilleure qualité ;
– davantage de consommation de produits locaux, notamment ceux issus de l’agriculture biologique ;
– plus de pratiques anti-gaspi.
Un Site Internet a été créé pour communiquer sur tous les détails pratiques (ici) et pouvoir candidater pour devenir « ambassadeur » (là).
S’appuyer sur des personnes et cibler leurs entourages pour parvenir à sensibiliser aux changements, et les amorcer, constitue une stratégie originale et pertinente dans un domaine où les transformations des comportements sont un défi à réaliser.
Comme le résume bien le cuisinier et formateur Gilles Daveau, dans Le manuel de cuisine alternative, devenu depuis 2011 un livre de référence (il l’est pour oYez !) :
» Il n’est jamais facile d’installer de nouveaux régimes alimentaires, car c’est tout l’équilibre de la vie qui est bouleversé, jusque dans l’affectif et le relationnel. Ce qui paraît si sain peut parfois se révéler invivable et porteur de tant de contraintes qu’il en devient morbide. Ce dont il est question finalement, c’est bien de réussir à changer, en adaptant nos modes de vie dans un sens qui nous semble cohérent. Ce n’est pas se mesurer sans cesse à la bonne alimentation, mais créer, à partir de ce que l’on est, des facteurs d’évolutions positives pour des santés, des environnements et un vivre ensemble qui fonctionnent » (page 31).
Il demeure une question dont la réponse est encore incertaine : les habitant(e)s identifient-ils bien la Métropole de Grenoble comme un acteur du domaine de l’alimentation, un acteur qui est légitime à indiquer le sens des transformations vers des pratiques meilleures pour la santé et le climat ?